samedi 19 mars 2011

Le coeur cousu de Carole Martinez

Frasquita Carasco, dans son village du sud de l'Espagne, passe pour une magicienne, voire une sorcière. Ses dons passent dans les vêtements qu'elle coud, dans les objets qu'elle brode. Les fleurs de tissu qu'elle crée pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles fanent sous le regard envieux des villageoises. Elle fabrique un éventail qui reproduit les ailes d'un papillon avec tant de perfection qu'il s'envolera par la fenêtre. Elle arrive même à faire palpiter le cœur de soie de la Madone menée en procession. Frasquita, jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs est réprouvée par le village, et condamnée à l'errance à travers l'Andalousie. J'ai pris plaisir à lire ce roman fort commenté sur la blogosphère mais je n'ai pas été enthousiasmée. 
Enfin, comme il y a de jolis passages, je vous propose tout de même un extrait :

“Bombarder de couleurs le village étouffé par l'hiver. Broder à même la terre gelée des fleurs multicolores. Inonder le ciel vide d'oiseaux bigarrés. Barioler les maisons, rosir les joues olivâtres de la mère et ses lèvres tannées. Elle n'aurait jamais assez de fil, assez de vie, pour mener à bien un tel projet.”

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