mardi 31 janvier 2012

Instinct 1 de Vincent Villeminot


Vous aimez les histoires de loups ? Vous aimez vous faire peur ? Vous aimez les histoires de métamorphoses ? Ce livre est pour vous... Tout commence dans une voiture. La famille Blackhills vient de se retrouver. Les deux enfants, Tim et Ben, rentrent de six mois sur un chantier de fouilles en Colombie-Britannique. Avec une équipe du Département des Etudes indiennes, ils viennent de collecter puis d'étudier les restes de deux villages kwakiutl ou nootkas, le doute reste encore. Voilà pour le premier chapitre.
Le deuxième, intitulé "L'odeur de la mort", nous présente Tim sortant de la voiture. Il vient d'avoir un accident et il semblerait qu'il ne soit pas dans son état normal. Il se met même à se comporter comme un animal, reniflant, courant vers la forêt. Et oui ! Timothy Blackhills se révèle capable de métamorphose. Le professeur McIntyre, reponsable d'un étrange institut de lycanthropie, va bientôt lui apprendre qu'il n'est pas seul dans ce cas... 
Pas question de vous dévoiler quoi que ce soit de plus sur ce roman car cela reviendrait à gâcher un plaisir de lecture certain ! En dehors d'une petite baisse de régime entre les quatrième et huitième chapitres, tout cela se lit à la vitesse de l'éclair, et on dévore comme un loup fond sur sa proie en période de famine ! Miam !

Un petit extrait pour la route ?
"La pièce creusée dans le roc, au bas de l'escalier, ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle qu'il avait vue sous sa propre chambre : même obscurité, même lumière rouge, même grille puissante et métallique... Avec une nuance de taille, toutefois : une ouverture de la largeur d'une lucarne, pratiquée dans le rocher du fond du cachot, ouvrait vers l'extérieur et la lumière du jour. Impossible d'imaginer pouvoir se glisser par là, cependant, pour un garçon de sa taille."

Dans le cabas de Za !

lundi 30 janvier 2012

C'est lundi, que lisons-nous (31)

Lu durant la semaine du 23 au 29 janvier

- Instinct de Vincent Villeminot


- Lire est le propre de l'homme (témoignages et réflexions de cinquante auteurs de livres pour l'enfance et la jeunesse)


- Philipok de Léon Tolstoï, illustré par Gennady Spirin


Mes lectures en cours

Une belle biographie dont il faudra que je vous parle, et puis du théâtre, et puis encore Théophile Gautier...

Ce que je vais lire cette semaine…

Ce qui est déjà commencé, et vous pouvez voir que le programme est déjà... copieux !

Et vous, que lisez-vous ????

mercredi 25 janvier 2012

Hiver arctique d'Arnaldur Indridason


Vous avez peut-être remarqué que ce blog se met à l'heure hivernale ces derniers temps, challenge des quatre saisons oblige. Alors, pour continuer sur l'hiver, quoi de mieux qu'un bon polar venant du froid ? D'autant qu'avec Erlandur, notre commissaire islandais, on est jamais déçu... Ce roman, encore une fois, vient le confirmer. 
Tout commence donc au coeur de l'hiver arctique, alors que la nuit est devenue omniprésente et que le sol est gelé en permanence. C'est par un temps comme on en fait pas ici qu'un petit garçon d'une dizaine d'années est retrouvé poignardé au niveau de l'abdomen. Comme l'enfant est d'origine thaïlandaise, on soupçonne un crime raciste. Le commissaire Erlandur commence son enquête et très vite, se retrouve sur différentes pistes. En parallèle, il recherche une femme disparue. Or, une femme va bientôt lui téléphoner régulièrement, le harceller même. Est-ce la disparue qui veut le mettre sur ses traces ? L'écrivain nous mène sur différentes pistes, sème son héros et le confronte à son passé. Tout l'intérêt de ce roman tient dans ces fils qui s'entremêlent au point de s'embrouiller, jusqu'au dénouement final...
J'ai particulièrement apprécié le fait de suivre le fil de l'histoire familiale d'Erlendur que l'on découvre plus avant dans cet opus. Alors que la nature se fait de plus en plus hostile, au coeur de l'hiver arctique, Erlendur retrouve sa fille, son fils, mais aussi ses souvenirs, liés au froid. Un très bon cru d'Arnaldur Indridason !


"Le froid resserra encore son emprise au fil de la soirée, renforcé par le vent glacial venu du pôle et de la mer, au nord, pour parcourir ce désert hivernal. Il s'élançait du haut de la montagne Skardsheidi, longeait les flancs de l'Esja et parcourait, la gueule béante, les basses terres où s'étendaient les habitations, cette scintillante cité de l'hiver, posée sur l'extrême rive nord du monde. Le vent s'avançait en hurlant à la mort et en sifflant entre les maisons ; il envahissait les rues désertées. La ville hibernait, comme dans l'attente immobile d'une épidémie. Les gens se cloîtraient à l'intérieur. Ils fermaient les portes, les fenêtres, tiraient les rideaux en espérant que, bientôt, la vague de froid prendrait fin."


lundi 23 janvier 2012

C'est lundi, que lisons-nous (30)


Lu durant la semaine du 16 au 22 janvier

Où l'on apprend que Margotte lit aussi du théâtre

- Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée et Un caprice de Musset













- Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce (bof !)


- Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier (pas bof !)


Mes lectures en cours

Instinct 1 de Vincent Villeminot (brrrrrrrrrr !)

 
Ce que je vais lire cette semaine…


Aucune idée

 
Et vous, que lisez-vous ????


dimanche 22 janvier 2012

Dimanche musical - 50 Words For Snow de Kate Bush


Kate Bush m'accompagne depuis longtemps maintenant. Ses oeuvres musicales me sont familières, elles composent avec mes lectures une partie de mes paysages intérieurs. J'ai toujours apprécié ses envolées vocales un peu folles, et surtout son approche musicale à la fois intellectuelle et nourrie des mythes et légendes. La dame, musicienne, se révèle aussi poétesse et n'a pas son pareil pour éveiller des rêveries inattendues. Chacun sait combien elle a inspiré (et inspire encore) nombre de musiciens actuel (Bjork et bien d'autres...). Son avant dernier album, Director's cut, a été acheté dès sa sortie et je ne me suis toujours pas lassée de Flower of the mountain (Sensual world).


Alors, lorsque j'ai lu l'excellent billet de Saab sur son dernier album, 50 Words For Snow, j'ai foncé chez mon disquaire le plus proche... Et depuis, j'écoute cet album presque tous les jours ! D'abord, il y a l'ouverture... les accords au piano associés à des paroles qui font naître les paysages d'hiver surgissant lentement de cet opus. Naissance, c'est bien de cela qu'il s'agit dans Snowflake, ce premier morceau :

"I was born in a cloud...
     Now I am falling.
     I want you to catch me.
     Look up and you'll see me.
     You know you can hear me.

The word il so loud. Keep falling. I'll find you. (...)

I am ice and dust. I am sky. (...)"

Deux voix se croisent ici. L'une qui monte à l'aigüe, enfantine, celle de la reine de la glace, à la limite de la brisure, montant au ciel : "I'm sky". Et celle, plus grave et posée, de Kate Bush, qui lui répond "I'm find you", "I can see you". Chassé croisé des voix, des apparitions dans la nuit glacée, entre tous ces flocons qui tombent. Un superbe morceau !


Vienent ensuite Lake Tahoé puis Misty, l'histoire d'un bonhomme de neige avec "his creamy skin". Avec Wild man, nous voilà en mauvaise compagnie, celle d'un démon "Kangchenjunga". Là encore, les voix alternent dans des effets proches parfois de la période Heroes de Davide Bowie (ce qui n'est pas pour me déplaire, je vous un culte au monsieur...). Enfin, chaque morceau est un univers à lui seul. Pour vous en faire une idée, regardez et écoutez cette magnifique association de la musique de la dame avec des images de Wim Wenders, Les ailes du désir. Pour conclure voilà un album à la fois envoutant et enthousiasmant. En mélangeant le symphonique et les simples mélodies jouées au piano, Kate Bush compose ici un univers lié à l'hiver et à ses métamorphoses glacées. Elle nous emporte loin, loin, entre nuages et paysages des grands froids. Elle nous invite à l'écouter avec attention pour pouvoir contempler ses pépites glacées. Je l'ai suivie, et j'y retourne avec grand plaisir...




vendredi 20 janvier 2012

Maupassant d'Henri Troyat


Dans cette biographie enlevée et passionnante, Henri Troyat, en 27 chapitres, nous emmène à la découverte de Maupassant. L'écriture est alerte, sûre, et l'on sent tout au long de l'ouvrage l'admiration de Troyat pour son prédécesseur. J'ai dévoré cette biographie d'une traite, en passant parfois fébrilement d'un chapitre à l'autre...
Le livre s'ouvre sur un titre emprunté à A. Lumbroso : "Le poulain échappé". Ce premier chapitre nous brosse rapidement l'enfance de l'écrivain qui serait né au château de Miromesnil, à neuf kilomètres de Dieppe, le 5 août 1850. Sa mère, Laure Le Poittevin est fille d'un filateur ruiné. Le mariage avec Gustave de Maupassant ne dure pas et la mère s'installe, une fois divorcée, dans la villa "Les Verguies", à Etretat, village omniprésent dans l'oeuvre du romancier. Guy reçoit une éducation à la fois "passionnée et littéraire".

Laure Le Poittevin

Sa scolarité à Yvetot lui apprend à détester la religion. Son départ pour le lycée de Rouen est donc une vraie respiration. Sa mère ayant mis en place une correspondance entre Guy et Louis Bouilhet, il rencontre Flaubert chez le conservateur, qui lui apprend vite "que le talent, suivant le mot de Buffon, n'est qu'une longue patience. Travaillez." Reçu bachelier ès lettres, il s'inscrit en droit avant de s'engager, le 16 juillet 1870 comme soldat. Il a 20 ans. Après cette expérience dont il garde une profonde aversion pour la guerre, il entre comme fonctionnaire au ministère des Colonies et de la Marine, ce qui lui assure "un petit avenir honnête". Son premier conte, publié en 1875, est La main d'écorché, inspiré de la rencontre de la "Chaumière de Dolmancé" avec Powel et Swinburne. 

Le singe de Powel et Swinburne

Il goûte ensuite aux joies du canotage et "pendant dix ans, sa seule passion, c'est la seine". Il achète une yole, la "Feuille-de-rose" avec des amis... et attrape la vérole, ce qui ne l'empêche pas de continuer à coucher avec entrain... Il préside d'ailleurs une société des "canotiers férocement obscènes"... Il rencontre aussi des écrivains grâce à Flaubert qui, très vite, lui lance cet avertissement "Trop de putains, trop de canotage, trop d'exercice !... vous êtes né pour faire des vers, faites-en ! Tout le reste est vain (...)" (Flaubert, Lettre du 15 août 1878).
L'année 1880 marque un tournant. En avril sort en librairie le fameux recueil des soirées de Médan, fruit du travail du groupe des cinq se réunissant chez Zola. On y trouve des textes évoquant les souvenirs de la guerre de 1870, dont Boule de Suif. Un mois plus tard, "le vieux", Flaubert, meurt d'apoplexie, et le même mois, il est embauché comme journaliste au Gaulois. A partir de là, les succès s'enchaînent : La maison Tellier, Une vie, Les contes de la Bécasse.... Avec Notre coeur, son avant dernier roman, il va même réussir à conquérir les femmes du monde ! Mais à partir de 1891, le déclin s'annonce, il souffre d'hallucinations et rédige son testament. Il tente de se suicider, en réchappe grâce à son fidèle valet, François Tassard, et se retrouve interné à la clinique du Docteur Blanche.

François Tassard

La fin dramatique de Guy de Maupassant est rendue de manière saisissante par Henri Troyat dans le dernier chapitre "Le mort vivant". On ferme l'ouvrage un peu sonné après avoir assisté à l'agonie d'un homme "en train de s'animaliser". On repense alors à toutes ces pages magnifiques et heureusement, ce livre ne donne qu'une envie, retourner, encore et toujours, lire les contes de Maupassant qui n'ont pas pris une ride...




mercredi 18 janvier 2012

Fabien M. de Stalner (Le cavalier noir)

J'ai déjà évoqué deux fois ici un dessinateur que j'aime beaucoup : Eric Stalner (vous pouvez aller visiter son blog, ici). Découvert avec La zone (je n'ai lu que le premier tome d'une série qui va bientôt compter quatre tomes) , j'ai continué avec Marie-Ange (en un seul tome, ouf). La bande dessinée que je présente aujourd'hui est la première d'une série commencée en 1993 et terminée en 1996, qui compte cinq tomes. Une édition intégrale est sortie en 2002 (Noël est passé, je sais, je sais...).
L'histoire commence à Paris, en 1902, dans un quartier populaire de la capitale. Fabien, jeune voleur, vit de rapines avec son jeune frère, P'tit Louis. Les deux jeunes garçons se sont évadés de l'orphelinat où il ne faisait pas bon vivre. Tout en commettant ses larcins, Fabien cherche à retrouver les assassins de son père afin de venger sa mort. Seul indice, un tatouage étrange en forme de cheval, comme une pièce d'échiquier. 
Dans ce Paris où les "condés" veillent au grain pendant que les "apaches" tentent de faire leurs affaires un peu louches, Fabien va aussi rencontrer la belle Lucie.... Amour, complot, trahison, une ville la nuit... Tous ces ingrédients ont très bien marchés sur moi puisque je n'ai qu'une envie : connaître la suite.... A suivre !
C'est chez Mango

lundi 16 janvier 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (29)

Lu durant la semaine du 09 au 15 janvier

- Le récit de Gilgamesh (un vrai bijou, aussi vite lu, aussi vite présenté ou presque...)


- Hiver arctique d'Arnaldur Indridason. Un polar "cadeau de Noël" qui va me permettre d'honorer le challenge des quatre saisons...


Mes lectures en cours

Théophile Gautier. J'espère avoir un peu de temps pour venir à bout de la version abrégée du Capitaine Fracasse...

Ce que je vais lire cette semaine…
 

Ce cher Théophile...

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 15 janvier 2012

Les dimanches en photo (36) - Fleurs d'hiver

Cancale, Janvier 2010

Vous vous souvenez peut-être, pour ceux et celles qui suivent ce blog depuis ses débuts prometteurs, que l'an dernier, à la même période, je suis partie sur les traces de Colette à Rozven. Afin de clore ma "semaine Colette", j'ai ensuite rédigé un billet avec une série de photographies : sa maison, mais aussi la plage qui se trouve à ses pieds, et le rocher où elle se juchait afin de regarder la mer... Je vous propose aujourd'hui, alors que le froid semble vouloir s'installer pour quelques jours, une branche d'ajonc colorée tirée de cette série de photos. Qu'elle ensoleille un peu cette journée dominicale, froid ou pas !

Les dimanches en photos sont aussi chez : 

vendredi 13 janvier 2012

Le récit de Gilgamesh

Mille ans après la naissance des premières villes dans le pays de Sumer, au sud de la Mésopotamie, régna Gilgamesh. Roi légendaire d'Ourouk, il donna naissance au premier grand récit de l'écriture cunéiforme. Cinq récits retraçant ses exploits ont été retrouvés et c'est vers - 1 200 que l'oeuvre trouva sa forme définitive, gravée sur 12 tablettes d'argile aujourd'hui conservées au British Museum. Elles ne seront déchiffrées qu'en 1872, malgré les "trous" des tablettes endommagées.
Ce texte, la plus ancienne épopée écrite, nous conte en 3 000 vers environ l'histoire du roi légendaire d'Ourouk, l'ancienne capitale de Sumer. Ce roi, qui aurait existé, aurait régné en 2 650 av. -JC. On le vénérait comme un dieu et il aurait fait bâtir les murailles d'Ourouk. Il est souvent représenté sous la forme d'un géant barbu combattant taureaux et autres monstres.


Bas-relief représentant le roi légendaire Gilgamesh maîtrisant un lion.
(image : http://encarta.msn.com)
L'épopée s'ouvre sur la présentation du "domaine dont Gilgamesh est le maître". Le roi règne sur la puissante ville d'Ourouk, capitale dotée d'une muraille, de 900 tours et de 1 000 hectares de jardins. Celui-ci ne rend de compte qu'aux dieux, surtout à Anou, le dieu du ciel et à Ishtar, la Dame-du-Ciel. Mais Ourouk n'est pas tranquille car son roi se comporte en enfant gâté. Son peuple, excédé, se plaint alors aux immortels. Ces derniers se réunissent en assemblée et décident de créer un rival. Ce sera Enkidou, né au plus profond de la steppe des oeuvres d'Ea et d'Arourou, la vieille déesse-mère dont le ventre, peut-être âgé, peut encore engendrer.
"C'est l'instant du mystère. Quel être, réellement, se prépare à naître ? Sans doute, son destin est tracé : conçu pour servir de rival à Gilgamesh. Anou l'a dit. Mais ce destin, écrit sur sa tablette, comment l'accomplira-t-il ? Ea aime les hommes. Il ne manque jamais une occasion de leur venir en aide. (...)
Dans le grand corps immobile, la vie commence à chauffer. La terre croûte en surface. Des écailles sèches tombent. Une peau grenue apparaît sous la gangue. La poitrine frémit. Le souffle circule, cherche la narine.
Arourou et Ea se regardent. Leur créature est achevée et il est temps, pour eux, de quitter les lieux. Pendant qu'ils s'éloignent, le mystère se défait, la steppe retrouve sa mouvance et le nouvel être s'accroupit en grognant. Il hume le vent, se dresse sur ses jambes, fait claquer ses mâchoires. (...)
"Nous l'avons descendu du Ciel pour qu'il accomplisse notre plan, confie Arourou. La terre, dorénavant, n'est plus tout à fait la même.""
Texte adapté par Jacques Cassabois, tiré de l'édition Hatier, Paris, 2009.

Enkidou contre Gilgamesh


La première rencontre d'Enkidou et de Gilgamesh se solde par un combat au moment où le roi d'Ourouk, le "buffle d'Ourouk", s'apprêtait à s'accorder un droit de cuissage sur une jeune mariée malgré la colère de la famille. Enkidou gagne le combat mais refuse de mettre à mort son rival. S'ensuit une amitié qui amène les deux anciens ennemis à partir vers de nombreuses aventures. Ainsi, ils vont combattre le monstre Houmbaba et le Taureau Céleste... Je me garde bien de vous dévoiler la suite de leurs aventures. Il vous faudra lire l'ouvrage si vous voulez en savoir plus ! Et vraiment, je vous invite à lire cette épopée. Non seulement elle fait partie du patrimoine de l'humanité, mais aussi quelle force, et quelle poésie. L'adaptation de Jacques Cassabois a su transcrire toute la magie de ce récit qui se fait par moment enchanteur. Un très très bon moment de lecture !

La 11e tablette de l'épopée de Gilgamesh (British Museum)

Et pour finir (avec nostalgie...), un passage pour le monstrueux challenge de Za :
"Shamash monte vers son Zénith, mais déjà, la mort qui sent sa proie mûrir s'avance vers Enkidou pour le saisir. Des torches s'allument devant lui et guident ses pas vers le Pays Obscur. Il franchit les six portes des six premiers remparts. Devant la septième, il est reçu par un démon. Ses bras sont des pattes de lion et ses mains, des serres de rapace. Il attrape Enkidou. D'un coup de griffe, il fend son corps du haut jusqu'en bas, puis le suspend à un clou, comme un vieux vêtement inutile. Sous sa peau d'homme, Enkidou est un pigeon. Sa nouvelle apparence dans le Royaume des Ombres qu'il découvre soudain."

mercredi 11 janvier 2012

Clèves de Marie Darrieussecq


Dans le premier chapitre intitulé "Les avoir", il y a "Elle". "Elle" vit avec sa mère, qui se fait bronzer nue sur sa terrasse. "Elle" vit avec son père, qui montre sa bite les jours de kermesse, ce qui rend l'intégration à l'école difficile... Remarque de la rédactrice de ce billet : le mot bite, dans ce roman, revient de manière lancinante et répétitive, donc, autant vous y faire tout de suite... Et puis, il y a le voisin, M. Bihotz, avec sa chambre ornée d'un poster de France Gall et dont la maison sent "le chien et la soupe". "Elle" s'appelle Solange, du nom d'une sainte qui préféra la mort à la défloration. Sa meilleure amie se prénomme Rose. Elles habitent à Clèves, en province, dans le sud-ouest de la France, seule localisation un tant soit peu précise. Le père de Rose appelle les deux filles les "princesses de Clèves". Le roman déroule en trois chapitres l'obsession qui devient celle de Solange et donne son titre aux deux chapitres suivants : "Le faire" puis "Le refaire"... L'ensemble du récit déroule donc le parcours d'une jeune fille en quête de la volupté amoureuse. Cette difficile quête de l'amour physique sera l'occasion de bien des ratages dont certains virent au franchement glauque, mais je vais bien me garder de vous en dire plus sur le parcours suivi...
J'ai pensé, en lisant ce roman, à un anti-Princesse de Clèves. Après avoir écouté l'excellente interview de Marie Darrieussecq ci-dessous, ce n'est pas tout à fait cela, mais elle a bien utilisé des éléments de la trame narrative du roman de Mme de La Fayette pour élaborer son récit. Cela pourrait être amusant de lire les deux en parallèle mais je n'ai pas eu le temps nécessaire... Une idée pour cet été ?...


Au niveau de la forme, le roman se présente sous la forme d'une suite de paragraphes très courts, parfois composés d'une simple phrase. Cela produit un effet de type fragmentaire, à l'égal de pensées cahotiques. Les blancs qui séparent les paragraphes semblent marquer des pauses successives qui rendent la lecture heurtée, à l'image d'une pensée hésitante que l'on ne peut qu'associer à Solange. En effet, ce personnage, sous des dehors de fille délurée, cache de nombreux doutes et se révèle vite être complètement paumée.
Malgré la crudité de certains passages, j'ai aimé ce roman pour les questions qu'il pose : où en sont les rapports hommes-femmes ? Quelles pressions subissent les jeunes filles d'aujourd'hui (les pressions avancent masquées, mais elles sont réelles...) ? Le roman se déroule dans les années 80 mais il est très actuel dans ses questionnements. 
Je n'avais pas lu Marie Darrieussecq depuis Truismes... ce roman m'a donné envie de le relire, mais aussi de m'intéresser de plus près à une oeuvre qui, si elle avance sous des dehors hétéroclites, me semble finalement présenter un fil directeur bien intéressant !

Extrait
     "A la piscine Raphaël lui a attrapé les seins par derrière, elle s'est débattue mais il ne lâchait pas. Il s'est vanté ensuite à ses copains.

     La copine de Georges et sa mère discutent entre les monceaux de coquilles et il ne s'agit, apparemment, ni de Georges ni de son père, mais d'elle. Du fait qu'elles n'ont pas de serviettes et que tout est encore fermé. Du coton, ça risque de glisser, mais un tampon ça paraît difficile. Non ?

     La copine de Georges est d'avis que non. Difficile pourquoi ?

    "On voit que ce n'est pas ta fille, dit sa mère. En CM2. Il ne manquait que ça. Le tableau est complet."

     Elle fume en contemplant la terrasse comme un horizon atomisé."

lundi 9 janvier 2012

C'est lundi, que lisons-nous ? (28)


Lu durant la semaine du 02 au 08 janvier
- Clèves de Marie Darrieussecq dont j'ai très envie de vous parler...


- L'écriture comme un couteau d'Annie Ernaux


Mes lectures en cours
C'est une période dense en lectures... variées. Je lis en même temps L'Epopée de Gilgamesh, Le Quart livre de Rabelais et un polar des pays scandinaves...

Ce que je vais lire cette semaine…
Je ne sais pas encore... Le programme en cours est déjà bien fourni ;-)

Et vous, que lisez-vous ????

lundi 2 janvier 2012

C'est lundi, que lisons-nous (27)

Lu durant la semaine du 26 décembre au 1er janvier 2012
Un bon trio pour clore l'année 2011 !

- Prisons et paradis de Colette



- Le livre qu'il ne faut surtout pas lire ! de Sophie Laroche (billet suivra)


- Composition française de Mona Ozouf 


Mes lectures en cours
Clèves de Marie Darrieussecq

Ce que je vais lire cette semaine…
Et bien je vais déjà terminer Clèves, sans doute assez rapidement, puis courir chercher le dernier Sylvie Germain !

Et vous, que lisez-vous ????

dimanche 1 janvier 2012

Les dimanches en photo (35) - Bonne année !


Ces deux photographies de la mairie de Rennes pour vous souhaiter une heureuse année 2012 ! Je l'espère pour vous douce, pleine de joies et de promesses. Je l'espère aussi riche en rencontres humaines... et littéraires bien sûr ! 
Pensées virtuelles mais cordiales, 
Margotte