mercredi 29 mai 2013

Hoodoo darlin' de Léonie Bischoff (Casterman, 2013)


Etonnants voyageurs a du bon... Mlle Margotte a acheté des bandes dessinées et Mme Margotte peut en profiter... et vous faire découvrir quelques nouveautés colorées. Première de la série, Hoodoo darlin', coup d'essai BD de Léonie Bischoff, jeune auteure Suisse vivant aujourd'hui à Bruxelles. Premier essai réussi pour moi, ce qui tempère un avis plus critique que j'avais rédigé à l'occasion de la sortie d'une historiette, Princesse Suplex, chez Manolosanctis (billet ICI) et qui confirme les bonnes perceptions de Mlle Margotte... Cette histoire, teintée de magie et de fantastique, nous conte l'initiation d'Adèle, jeune noire vivant dans le Bayou. Siméon, maître vaudou, adore Papa Legba et essaie de freiner sa jeune élève qui, pressée et pleine d'enthousiasme, risque par ses maladresses de fâcher le monde des esprits.


Cette lecture n'est pas un coup de cœur MAIS j'ai pris grand plaisir à découvrir le dessin de Léonie Bischoff qui, je pense, a un bel avenir devant elle. Le scénario, bien pensé, emmène véritablement le lecteur dans le monde de la sorcellerie et l'on frémit avec la jeune Adèle qui va devoir affronter de bien sombres esprits, sans parler de policiers aussi véreux que racistes du sud des États-Unis. Les couleurs nous entraînent dans un monde où la frontière entre réalité et rêve s'efface pour ouvrir la porte à autre chose... Les verts et les violets dominent, ce qui ne pouvait que me plaire.

Première planche
Vous pouvez, pour en savoir plus, lire l'interview de l'auteure ICI, où elle évoque son goût pour le féérique et le vaudou, tout en expliquant que l'histoire contée ici ne s'apparente pas à cette religion haïtienne (je que j'avais pensé au premier abord). Vous pouvez aussi aller découvrir son blog, pour tout savoir sur les sources d'inspiration de ce volume prometteur !


lundi 27 mai 2013

C'est lundi, que lisons-nous ? (61)


Lu durant la semaine du 20 au 26 mai 2013

- Vices et Versailles d'Alain Baraton (écrit par le jardinier de Versailles)


- Naissance d'un écrivain. Madame de Sévigné de Roger Duchêne


- Hoodoo Darlin' de Léonie Bischoff

Mes lectures en cours

C'est compliqué... j'ai plusieurs choses en cours, dont Les lettres de 1671 de Mme de Sévigné et Le Montespan de Teulé (qui me laisse un peu dubitative, j'espère avoir l'occasion de vous en parler avec plus de détails).

Ce que je vais lire cette semaine

Je vais déjà continuer ce qui est entamé et va sans doute bien m'occuper !

Et vous, que lisez-vous ?

samedi 25 mai 2013

Le Narcisse noir de Michael Powell et Emeric Pressburger (1947)


Attention chef d’œuvre ! 
Il fait mauvais, il pleut, il vente, il grêle (oui, c'était le cas ici, averse de grêle avec 10° au thermomètre hier...) et vous attendez le printemps en grelottant... MAIS vous disposez d'un lecteur de DVD. Dans ce cas, tout va pour le mieux, vous allez pouvoir passer une heure trente devant un somptueux mélodrame en technicolor, un film à la fois magique et d'une beauté formelle que l'on aimerait voir plus souvent sur nos écrans.


L'histoire

En Inde, une congrégation de religieuses s'installe dans un ancien harem situé sur les contreforts de l'Himalaya. Dans un cadre sauvage et magnifique, les sœurs prévoient d'installer un dispensaire ainsi qu'un hôpital. Elles sont aidées dans leur tâche par M. Dean, un agent britannique bourru mais qui connaît bien la région ainsi que ses habitants. La soeur supérieure qui mène le projet, Clodagh, excédée par la conduite parfois limite de cet homme, peine aussi à diriger ses compagnes qui, rapidement, vont être déstabilisées par un cadre d'une beauté presque surnaturelle. Ainsi, petit à petit, les tensions s'exacerbent alors que les nonnes, face à la grandeur et à la majesté du cadre qui les entourent, vont devoir faire face à leurs souvenirs et peut-être à leurs désirs... 


Mon avis

Voilà une œuvre grandiose comme on en voit peu au cinéma. Tout y est excessif : les couleurs, les contrastes qui exaltent les sentiments aussi bien que les expressions des visages ; les sentiments des personnages qui vont bientôt se retrouver dépassés par la magnificence de ce qui les entoure et qui finit par les posséder mais aussi les paysages. Lorsque j'ai regardé les suppléments proposés par le DVD, j'ai été vraiment surprise de découvrir que le film a été entièrement tourné en studio.... On se laisse complétement emporter par la magie du film, tant et si bien que j'ai vraiment cru qu'il était en partie tourné avec des décors naturels.

Cette œuvre dégage une sensualité trouble qui le fait flirter parfois avec le fantastique. La métamorphose de l'une des sœurs, troublante, fait penser à une scène de possession digne d'un film d'horreur. 
Enfin, vraiment, un excellent moment de cinéma que je vous invite à découvrir... tout en vous souhaitant un très bon we !


mercredi 22 mai 2013

La plus que vive de Christian Bobin


C'est pour lutter contre l'arrivée de l'automne et de l'hiver que Christian Bobin s'est lancé dans l'écriture de "ce petit jardin d'encre". Le printemps venait de s'éteindre en la personne de Ghislaine, 44 ans, morte subitement. Ce livre lui est dédié.
"L'événement de ta mort a tout pulvérisé en moi" avoue l'écrivain au seuil de l'ouvrage, et les fleurs fanées si vite sur la tombe de Saint-Ondras, en Isère, rivalisent avec un amour qui ne veut se décliner à l'imparfait. Le 12 août 1995, au Creusot, une rupture d'anévrisme est venue supprimer même le droit d'être malade.
"Il nous faut naître deux fois pour vivre un peu, ne serai-ce qu'un peu. Il nous faut naître par la chair et ensuite par l'âme." La deuxième naissance de Christian Bobin aura lieu en 1979, lorsqu'il rencontra cette femme désordonnée, légère et lente. Cette femme, la dernière d'une famille de quatre enfants sera surnommée la gone, la dernière-née, celle à qui on pardonne toutes les fantaisies. Elle partageait les lectures des brouillons de Christian Bobin.


"Tu connais la pièce où j'écris. Tu venais y lire mes brouillons, j'aimais te montrer ce qui ne se montre pas : le négligé de l'écriture, son état au réveil."
Mais point de plainte ici, la mort est ensevelie sous la vie. C'est pour cela que j'ai aimé ce livre. Tout tient dans cette anecdote qui rend bien la tonalité de l'ensemble : après la mort de sa mère, sa fille de 15 ans dit à C. Bobin qu'elle aimerait bien mettre une plaque tombale sur laquelle serait gravé : à ma mère qui m'énervait souvent. L'idée fait éclater de rire l'adolescente et son beau-père. Et la vie reprend le dessus, et les souvenirs, y compris les disputes, nous font vivants ! Si vous voulez entendre Christian Bobin, écoutez cette émission de Laure Adler (Hors-champ) qui lui est consacrée, c'est ICI.




dimanche 19 mai 2013

Etonnants voyageurs 2013


Journée très sympathique au festival Étonnants Voyageurs 2013. Le thème de cette année se déclinait autour de l'Afrique mais également des États-Unis, avec un arrêt sur le genre du western.
J'ai donc commencé la journée avec une conférence de Bertrand Tavernier sur son "Le Far West". Comme je venais de voir son dernier film, La brume électrique (très très bien), cela s'imposait.


Ensuite, cap sur la littérature africaine puisque le festival lui était destiné. Le matin, café littéraire avec SARO-WIWA Noo, AKPAN Uwem, ASSANI-RAZAKI Ryad et l'après midi, cap sur Le nouveau roman africain (excellente conférence...).

Une chouette journée qui bien sûr donne envie de TOUT LIRE... Cette année encore, j'ai été assez raisonnable au niveau des achats. Il faut dire que je retourne dans un festival du livre le mois prochain, mais cette fois-ci à Vannes ;-)
En attendant, cap sur l'étrave et envie d'ailleurs, je vous souhaite un excellent week-end, qu'il soit livresque ou pas... et vous laisse en bonne compagnie :



 

mercredi 15 mai 2013

Toby mon ami de Grégory Panaccione (2012)



Je ne sais pas pourquoi mais parmi les dames et demoiselles (que ces messieurs veuillent bien m’excuser mais ils sont minoritaires…) qui tiennent des blogs littéraires, nombreuses sont les amies des chats. Si je comprends cet amour pour le souple félin, je préfère, et de loin, nos amis les chiens. Je voue un amour inconditionnel aux canidés… Alors vous pensez bien que lorsque je suis tombée sur cette BD (au rayon des « indépendants », à la bibli), j’ai tout de suite fondu dessus, tel Médor sur son os (vous avez le droit de trouver cette comparaison douteuse).

Cette lecture est indispensable dans deux cas :

1. Comme moi, vous aimez les chiens. Vous allez y (re)trouver toutes les habitudes de nos amis. Il est clair que l’auteur a observé avec attention cet animal. La chienne Alfio, source d’inspiration pour Toby, devait se comporter comme tous les bestiaux de sa race puisque j’avais l’impression de regarder vivre la chienne qui en ce moment même, alors que je rédige ce billet, pousse un petit roupillon dans sa panière, daignant parfois soulever une paupière si je tape un peu trop fort sur l’une des touches de mon clavier...
Tout y est : le jeu du bâton, l’air piteux lors du repas alors que le ventre est déjà rempli afin d’obtenir ENCORE quelque chose… et bien sûr, le désespoir en cas d’éloignement du maître ou de la maîtresse. Rien de bien original pensez-vous… Et c’est là que la deuxième raison intervient.


2. C’est drôle, très drôle même car cette parfaite connaissance de la bestiole permet l’humour en jouant avec ses travers. D’ailleurs, comme Toby, la BD est muette. Pas de paroles. Même le maître (un peintre qui aime finir ses œuvres durant la nuit) est un taiseux. Pas de dialogues donc, pas un seul mot. Juste les couleurs, et les gestes, sur des planches divisées la plupart du temps en six cases. Les quelques phylactères qui se trouvent dans la BD présentent des sigles ou des dessins qui imagent les pensées de Toby. Le lecteur se trouve donc immergé dans le point de vue du chien.


J’ajoute deux mentions spéciales pour ce que j’ai aimé dans cette bd : l’une pour les récits de rêve de chien (voir ci-dessus), l’autre pour les descriptions du chien au moment du repas. Monsieur Margotte n’a pu s’empêcher, après m’avoir entendu rire en tournant les pages, de s’emparer de cette bande dessinée publiée par les éditions Delcourt, collection Shampoing. Je précise qu'il a validé mon impression sur cet opus. Un bon moment de lecture donc, pour rire et à offrir !



lundi 13 mai 2013

C'est lundi, que lisons-nous ? (60)


Lu durant la semaine du 6 au 12 mai 2013
- A l'angle du renard de Fabienne Juhel


- Héraclès d'Edouard Cour


- Toby mon ami de Grégory Panaccione
Mes lectures en cours

Nulle et grande gueule de Joyce Carol Oates et les Lettres de l'année 1671 de Mme de Sévigné (c'est ce qui s'appelle faire le grand écart...).

Ce que je vais lire cette semaine

J'ai déjà de quoi m'occuper ci-dessus.

Et vous, que lisez-vous ?

mercredi 8 mai 2013

Le petit bleu de la côte ouest de Manchette et Tardi (Futoropolis, 2010)


 Ce billet sera court (enfin, finalement, pas vraiment…) car je pense qu’il n’est pas utile de présenter ici Tardi, devenu, de son vivant, un auteur déjà « classique ». Chacun sait qu’il a un faible pour la Grande Guerre… et pour l’adaptation de romans. Il a commis des réécritures des ouvrages de Céline et de Léo Malet, entre autres. Ici, il s’attaque à un des romans de Manchette, auteur de polars des années 70. J’ose à peine l’avouer, je n’ai jamais lu Manchette… alors, une adaptation en bande dessinée, c’était l’occasion rêvée de me frotter un peu à son écriture.
La première de couverture annonce en partie la couleur : un certain Georges Gerfaut, cadre commercial de son état, vit et s’ennuie à Paris. De temps en temps, il noie un chagrin qui s’ignore dans quelques verres de bourbon Four Roses (beurk !), le tout accompagné d’un ou deux comprimés de barbituriques. C’est donc dans un état non pas second, mais plutôt tertiaire, qu’il prend , une nuit, le volant de sa Mercedes pour rouler au hasard, hasard qui va le mener à croiser la route d’un « magnifique connard » qui va emplâtrer sa DS - ah, que de souvenirs, la DS…- autour d’un arbre qui n’en demandait pas tant.
Gerfaut, obligé d’interrompre son écoute de Two Degrees East, Three Degrees West - et dégrisé plus rapidement que prévu - conduit le chauffeur à l’hôpital local avant de retrouver sans entrain sa petite famille. Alors que le monde semble avoir retrouvé son train-train habituel, trois jours plus tard, Gerfaut est victime d’une tentative de meurtre ! Le même jour : 
« Les chars et l’aviation étaient intervenus contre six mille paysans boliviens insurgés.
Un esquimau avait été abattu comme il tentait de détourner un Boeing 747 sur la Corée-du Nord.
Un chalutier breton avait disparu avec onze hommes à bord.
Une centenaire venait d’avoir cent ans et proclamait son intention de voter à gauche.
Le gouvernement préparait un train de mesures brutales. (…)
A l’imitation d’une mode récente de la West Coast - de la côte Ouest - des Etats-Unis, un couple avait tenté de s’accoler en public sur une plage française de la Méditerranée et avait été empêché et appréhendé par la gendarmerie.
Le lecteur de cassettes diffusait du Lee Konitz avec Lennie Tristano. Il était 14 heures. »



Ici, alors que je rédige ce billet, il est 17h, je n’ai pas de radio-cassette et n’entend que les quelques voitures qui daignent emprunter la route de campagne près de laquelle je suis nichée. Les actualités ne viennent pas jusqu’ici puisque je n’ai ni télévision, ni ordinateur, ni radio… mais j’ai Tardi avec moi et je viens de passer un très très bon moment de lecture !!! Le dessin en noir et blanc illustre à merveille le ton légèrement désabusé, mais aussi souvent combatif, de Manchette. Le texte est à la fois « engagé » et ironique, distancié. Il s’amuse avec les codes du noir et l’on pense souvent aux bons vieux romans du hard-boiled américain. Ça saigne et ça jure, ça picole et ça lit des comics américains. Vous l’aurez compris, on y trouve de vilains garçons pas polis qui gueulent pour pas pleurer parce que, franchement, le monde va pas toujours comme on voudrait qu’il aille. Pour conclure, au lieu d’écouter le 20h, vaut mieux lire Manchette illustré par Tardi… ou écouter ça :



lundi 6 mai 2013

C'est lundi, que lisons-nous ? (59)


Lu durant la semaine du 29 avril au 5 mai 2013

- Le petit bleu de la côte ouest de Manchette et Tardi 


 - La clef des mensonges de Jean-Bernard Pouy



Mes lectures en cours

A l'angle du renard de Fabienne Juhel et un très bon polar.

Ce que je vais lire cette semaine

Je vais finir ce qui est en route... après on verra !

Et vous, que lisez-vous ?

vendredi 3 mai 2013

Au lieu-dit Noir-Etang de Thomas H. Cook


Attention ! vrai coup de cœur pour ce roman dévoré lors d’une lecture fébrile, du début à la fin… C’est chez Nadaël que j’avais lu un billet à propos de ce livre qui a déjà obtenu deux prix : l’Edgar Award du Meilleur Roman policier ainsi que le Prix Edgar Allan Poe en 1996, date de sa première édition. Il a été traduit de l’américain en 2012, et depuis, édité en poche, il concourt pour le prix du meilleur polar des lecteurs de Points. Je dois dire qu’ici, l’association avec l’univers du « polar » me gêne un peu car ce livre est avant tout non pas un polar mais un roman noir, un excellent roman noir au romanesque échevelé, du genre à nous rappeler pourquoi nous aimons lire…
L’intrigue, telle une tragédie, se développe en cinq parties à peu près égale. Chacune ménageant des effets de suspense ou de retournement de situation, le lecteur n’a plus qu’à poursuivre sa lecture, parfois décontenancé, mais toujours complètement lié à ce drame qui semble s’annoncer de plus en plus terrible. Jusqu’à la fin, il ne sait rien de la totalité des événements puisque tout est raconté du point de vue de l’un des témoins, jeune lorsque les morts sont advenus.

Thomas H. Cook

C’est donc par le biais de retours en arrière fluctuants au gré des embrayeurs de souvenirs que les bribes de l’enchaînement des événements nous sont présentées, bribes qui s’enchaînent vite comme une mécanique implacable, ne pouvant conduire qu’au pire.
Ce narrateur se nomme Henry Griswald. Son père dirige l’école de Chatham School, un internat pour garçons de bonne famille. Perdu dans ses souvenirs, il raconte qu’un jour d’août 1926, son père accueillit à Chatham une jeune femme, Mlle Channing, qui arrivait par le car de Boston après avoir vécu longtemps en Afrique. Lorsque Henry voit descendre cette jeune fille du car, la grisaille de ce coin de Nouvelle-Angleterre lui semble tout à coup illuminée par le charme qui émane d’elle. Et au fur et à mesure que la mémoire d’Henry retrouve les traces des méandres du passé, nombreux sont les indices qui nous plongent par avance vers la tragédie finale…
« Quelques instants plus tard, nous étions remontés en voiture et reculions dans Plymouth Road. A travers les cordes de pluie qui cinglaient sur le pare-brise, je voyais Mlle Channing sur le seuil du cottage, son visage si paisible et si lumineux tandis qu’elle nous faisait au revoir de la main que je choisis souvent de me souvenir d’elle comme elle était ce premier soir et non telle que je la revis lors de notre dernière rencontre : les cheveux attachés en désordre, le teint brouillé, entourée de l’odeur puissante, humide et froide de la mort. »

Source ici
L’ambiance de ce roman m’a souvent évoquée les sœurs Brontë et donne vraiment envie de relire Les Hauts de Hurlevent… On y trouve l’amour passionnel, les paysages désolés, l’hiver qui trace le squelette des paysages et découvre les peurs de chacun… Avis aux réalisateurs : cela appelle une adaptation filmée, j’y vois la jeune Isabelle Adjiani dans le rôle de Mlle Channing et Gaspard Ulliel dans le rôle de M. Reed…

jeudi 2 mai 2013

Le marathon de lecture du 27-28 avril (bilan tardif)

J'ai bien participé au marathon de lecture de printemps organisé par Arieste... voilà donc, rapidement résumé et en retard pour cause de vacances, le déroulement de ce we d'enfer :

Samedi 27 avril 2013

Commencé tardivement (j'étais inscrite en catégorie "libre comme le vent"...), j'ai picoré durant trois heures, entre thés et promenades, pour m'arrêter à 18h45. J'ai terminé Enfance de Nathalie Sarraute et dévoré Whaligoë, la BD dont j'ai parlé ici hier.


Le soir, reprise à 20h, avec Au lieu-dit Noir-Etang... de Thomas H. Cook. Trois heures trente de lecture fébrile !

Bilan de cette première journée : 6h30 de lecture, 419 pages lues et de belles promenades, ici par exemple (vous pouvez remarquer le lien entre le titre lu et le lieu pour folâtrer...):


Dimanche 28 avril 2013

Démarrage un peu plus matinal (enfin, 10h...). Je reprends Au lieu-dit Noir-Etang à la page 252 et ne le laisse pas avant de l'avoir terminé ! Ensuite, lectures décousues entres nouvelles promenades et une pause dans un cybercafé pour faire un petit coucou aux marathonien(ne)s du we...
Après avoir terminé le livre de Thomas H. Cook, je vais également lire L'amour la poésie de Paul Eluard et La plus que vive de Christian Bobin. Après ces deux livres, impossible de prendre un nouveau roman, ces deux ouvrages, poétiques, nécessitant de "laisser reposer"... j'ai donc terminé un dossier du magazine littéraire sur l'écriture de soi.
Voilà donc les lectures terminées :

Bilan de la deuxième journée : 5h30 de lecture et 331 pages lues avec enthousiasme !
Ce fut un marathon très agréable, entre flâneries et très belles découvertes. C'est quand le prochain ?

mercredi 1 mai 2013

Whaligoë de Yann et Virginie Augustin (Casterman, 2013)


Vous avez déjà envie de connaître ce qui se passe dans cette BD grâce à cette superbe couverture ? Et bien sachez que tout commence en Écosse par une nuit sans lune. Nous sommes au début du XIXe siècle, à Whaligoë, un village niché entre les collines où l'on pratique depuis des générations le combat de coqs. C'est sur l'un de ces combats que s'ouvre cette histoire, triste combat qui s'achève par la mort du pauvre "ergot de velours" lancé dans l'arène par son maître, Branwell, un jeune garçon roux. Le jour s'étant levé, c'est un décor de landes sauvages peuplées de grouses et de craighorns qui s'offre à notre regard. Deux enfants vont se lier sur un site sacré par un étrange serment. 


Douze ans plus tard, par une nuit pluvieuse cette fois-ci, une calèche arrive à vive allure dans le village. Sir Douglas Dogson, écrivain en mal d'inspiration et Lady Speranza, son ancienne muse aujourd'hui accro au laudanum, font une halte dans leur fuite de la capitale anglaise. Cet arrêt va être la source pour eux de bien des ennuis à venir...
Je ne dévoilerai rien de plus concernant l'intrigue de cette BD tant elle mérite d'être fébrilement découverte. Sachez simplement que voilà une histoire qui a tout pour plaire aux amateurs(trices) des soeurs Brontoë et des romans gothiques.. En effet, on trouve pêle-mêle : des spectres qui parcourent la lande par jour de grand vent, une sombre histoire de famille, des dandys débauchés et des références à foison à la littérature.

Le tout est servi par un dessin assez classique si l'on excepte les visages des personnages aux traits souvents accentués en fonction de leur psychologie. Ainsi, Lady Speranza, usée par les mondanités londoniennes tout autant que par le cynisme d'un certain monde littéraire, présente une figure longue aux traits acérés, comme celui de son compagnon que vous pouvez découvrir ci-dessus. 
Les couleurs servent bien l'ambiance de cette histoire et les gris viennent nous rappeler que le climat de l'Ecosse est loin de celui du bronze-culs de l'Europe (l'expression n'est pas de moi mais d'un habitant de la célèbre... Côte d'Azur...). Je n'attends plus qu'une chose : lire la suite de cette histoire qui a le mérite de se développer en seulement deux tomes, la suite ici bientôt donc, qu'on se le dise !